Lundi 23 juin, nous sommes 11 intrépides, déguisés en touristes : shorts, tee-shirts, lunettes de soleil, chapeaux, sac à dos … les pieds dans les starting block fin, prêts pour partir à Gruissan, la sortie du jour.
Malheureusement la commande de soleil postée par Raphaëlle notre animatrice, a du s’égarer en route (encore un coup des grèves postales sans doute), car c’est sous un ciel plombé et quelques gouttes de pluie que nous embarquons, dans la joie et la bonne humeur néanmoins.
Huit résidents ont pris place dans le minibus conduit par Raphaëlle, et deux autres suivent en voiture. Chacun rivalise de plaisanteries pour conjurer le mauvais temps, et il faut croire que nos gaudrioles sont efficaces puisque c’est sous un ciel un peu plus serein (il ne pleut plus) bien qu’encore sombre, que nous débarquons sur la plage de Gruissan, là où se trouvent quantité de maisons sur pilotis, où fut tourné le célèbre film de Beinex « 37°2 le matin » il y a quelques années.
Après balade ou baignade selon le choix de chacun, nous regagnons le véhicule sous une nouvelle mini-pluie ; nous soupçonnons d’ailleurs les riverains d’avoir fait des incantations dans le but de nous chasser de la plage, afin qu’elle retrouve le calme qui était le sien … juste avant notre arrivée.
Après avoir perdu un des deux véhicules du convoi, que nous retrouvons illico grâce aux portables, nous voici à la recherche d’un restaurant … grand moment dans les anales de la résidence. C’est que nous, on ne rigole pas avec la nourriture, qu’elle soit spirituelle ou matérielle !
Nous jetons notre dévolu sur un établissement charmant, accueillis avec le sourire, par la patronne … qui n’a aucune idée de ce qui l’attend en recevant cette bande d’énergumènes, braillant, rigolant … comme de bons gaulois que nous sommes.
Et en deux temps trois mouvements, nous nous lançons sans complexe dans un remake du fameux sketch de Muriel Robin : l’addition … sauf que nous, la pagaille c’est dès la commande qu’elle débute, non sans une certaine similitude avec les banquets d’Astérix le gaulois. Aux tables alentours, coups d’œil inquiets, se demandant combien de temps nous allons accaparer deux des serveuses, plus la patronne venue à la rescousse.
Effectivement sur les onze convives, nous aurons huit personnes réparties sur trois menus différents, et les trois autres « à la carte » … mais pas la même, une qui veut modifier son menu en prenant deux entrées mais pas de plat, ceux qui annoncent leur choix alors que les deux toutes jeunes serveuses sont en train de noter d’autres menus que le leurs, ceux qui s’étonnent que l’apéro qu’ils ont commandé il y a trente-deux secondes et demie, ne soit pas encore servi, des qui n’ont pas compris un menu et décident de changer … bref un joyeux chaos, digne d’ébranler même des nerfs d’acier.
Deuxième acte quelques temps plus tard, après que nous ayons dégusté nos entrées et plats … pour le choix des desserts, où les mêmes échanges échevelés reprennent, dans la plus totale confusion … le vin aidant les rires ont augmenté d’un cran ; nous on rigole bien … pas sûr qu’en cuisine il en soit de même.
Et enfin, après avoir relevé deux erreurs dans l’addition (on se serait trompé à moins dans cette joyeuse pagaille) nous avons demandé à payer chacun en CB … ce qui a encore multiplié le temps des paiements ; la restauratrice aura malgré tout réussi à garder son calme vis à vis de nous (en revanche en cuisine ça a chauffé, et pas que sur le fourneau) … Nous on n’a pas osé lui dire qu’on avait aimé et qu’on reviendrait … on aurait eu peur qu’elle prenne cela pour une menace.
Aux dernières nouvelles, une des deux jeunes filles aurait décidé de renoncer à ce métier de fous, afin de ne plus jamais se retrouver face à une tablée de seniors rigolards, bruyants et indisciplinés. Pourtant nous on avait pensé que ce serait mieux pour elles de se confronter tout de suite aux difficultés du métier.
Et pour finir en beauté cette belle journée, nous avons entrepris une balade digestive dans le vieux village, où après s’être recueillis très brièvement dans sa belle église, et avoir arpenté ses rues agréables et bien entretenues, nous avons pris le chemin du retour, sous un soleil de plomb … la commande initiale ayant enfin atteint son but.
Si vous décidez d’aller vous balader à Gruissan, faites nous signe, on vous indiquera un petit restau sympa … mais vous ne serez pas obligés de vous recommander de nous, cela risquerait peut-être de vous desservir …