Ce mercredi 21 mai 2014, nous avons eu l’honneur d’accueillir Mr Serge GUEGUEN , écrivain de romans noirs ou plutôt d’ « ECRITS NOIRS », qui fut un des 6 finalistes du Quai des orfèvres 2014, avec son roman Peine capitale.
Il n’en est pas à son coup d’essai puisque du même auteur, nous avons : M.R. 13/18 ; Peine capitale ; Vol de coke ; Violeur d’ange (à paraître) .
Cette visite (programmée au clubhouse par notre animatrice Sandrine ) attira quelques aficionados du roman noir, ou plutôt d’amateurs de lecture et écriture .
Etaient présents :
Serge GUEGUEN et sa conjointe, Mme Adeline, Annie, Arlette, Jeanne, Liliane, Monique, Véronique, Sandrine, et moi (Jean-Claude). Autrement dit beaucoup d’admiratrices et un seul admirateur accueilli par « ah enfin un homme ! »). Je n’en suis pas peu fier…
Mais revenons à l’objet de cette rencontre, les questions fusent :
__ Pourquoi avez-vous décidé d’écrire des livres ?
__ A l’école étiez -vous bon en rédaction ?
« Non , rien de tout cela . Je suis issus d’une famille d’ouvrier , …j’ai passé des concours pour entrer à la SNCF ….. (à ce moment évidemment l’affaire des trains qui ne rentrent pas dans les gares resurgit gentiment ,mais passons …) »
Après cette coupure Mr GUEGUEN reprend la description de son parcours, avec humilité. « Le jour où l’on manque d’humilité, on est mort » précise t-il. Jeune, il lisait le journal et buvait les faits divers, ainsi que des polars sociaux. Il aime par ailleurs les séries danoises.
Il nous expose en particulier sa proximité en tant qu’éducateur dans les prisons, puis en tant que proche des milieux de police.
« Je me suis mis à écrire il y a 3 années (depuis le début de sa retraite) . J’en suis à mon 4ème roman.
Je ne me lève pas à 5h du matin pour écrire , mon travail commence vers 9h . J’utilise les moyens modernes d’écriture , à savoir l’ordinateur et le traitement de texte, j’ai mis 3 semaines pour écrire mon dernier roman. Le contenu de mes livres est forcément lié au crime et à la violence , n’oublions pas que notre société est violente hélas … »
Jeanne intervient avec son franc parler, on la sent choquée, comme nous tous, par cette ambiance de violence dans notre société. Monsieur Guéguen juge que le monde actuel n’est pas beaucoup plus violent qu’autrefois dans les campagnes. Je surenchéris en rappelant que la télévision encourage cette violence à coup de pistolets sur la tempe, de sexe et de quetshup plein les écrans. Cette rencontre a été l’occasion de débattre.
Nous en concluons toutefois que les frissons que nous éprouvons à la lecture de romans noirs sont bien du plaisir dans le cadre de nos maisons bien protégées.
« Mes romans se terminent toujours bien, c’est une règle que je me suis imposée », nous dit l’auteur . « La construction de mes romans se fait un peu au fil de la plume , je ne fais pas de description longue de mes personnages , je n’ai pas de personnage récurant tel Hercule Poirot chez Agatha Christie, mais revient souvent Samia, un personnage que j’aime beaucoup. » Son écriture très audiovisuelle, très scénario de films jette un regard acerbe et objectif sur la violence, la délinquance et la réinsertion.
Nous évoquons alors tous notre savoir du roman policier en citant Simenon et le commissaire Maigret, Frédéric Dard et son philosophe San Antonio, Marie Higgins Clark et Patricia Cornwell … Manifestement nous sommes des connaisseurs.
__ Mr GUEGUEN , je vous imagine devant votre ordinateur , mais lorsque vous avez écrit 150 ou 280 pages , je vous vois les imprimer, les mettre dans une grosse enveloppe , la poster pour l’envoyer à votre éditeur ?
A ce moment, surprise: il fait la conception de la couverture de ses livres, photos, mise en page etc… et édite. « Je suis un farouche autonomiste ». Est imprimée ensuite une centaine d’exemplaires. La distribution est faite directement par l’auteur comme ce jour, chez nous aux Sénioriales.
Un dernier point, le livre numérique n’est pas sa tasse de thé, ce que nous approuvons tous en rappelant le plaisir de tenir un livre papier dans les mains, de pouvoir le relire, d’écrire nos observations dans ces pages, de le raturer, le contester ou l’adorer !
« Je ne vis pas matériellement de l’écriture ; sur chaque vente il me reste environ 3 € 40 ! _ ce qui ne couvre pas les déplacements _ C’est tout d’abord un besoin de me faire plaisir et de m’accomplir dans l’écriture, je n’oublie pas le soutien de mon épouse. »
2 ou 3 résidents imaginent déjà des idées à développer sur la résidence… un crime mystérieux … (on ne sait jamais, si l’auteur était tenté !). Je suggère dans l’humour un scénario avec des ‘mafiosi’ stockant des tonnes de produits illicites; en effet ils ne seraient pas dérangés dans une résidence sécurisée !!!
… alors à nos plumes; après une telle visite nous n’avons plus qu’une idée: devenir écrivain !
Bref , nous en concluons que Mr GUEGUEN est un homme heureux, nous lui souhaitons bonne continuation avant de nous séparer et de lui acheter quelques romans.
Je terminerai en citant VOLTAIRE :
« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »
Jean-Claude « Dugéhun » (Labaye)