Après un quiz, en terrasse, sur la seconde guerre mondiale, où Alain a coiffé Michel au poteau, le lendemain, c’était balade spéciale 70e du débarquement, en exclusivité sur Equemauville, Honfleur, et Pennedepie, conçue rien que pour nous par Sandrine, notre animatrice.
Après avoir accueilli Mr Le Maire au club, qui nous a relaté quelques souvenirs, nous sommes partis sur les traces de l’histoire, en minibus, découvrir des vestiges de la 2de guerre mondiale.
Introduction:
A Honfleur, jusqu’à 23 ouvrages dénombrés, du mur de l’Atlantique, pr protéger l’estuaire. 1er port avec le Havre avant la vallée de la Seine, une des 17 capitaineries durant l’occupation,qui fit partie des priorités défensives du mur de l’Atlantique.
EQUEMAUVILLE
Le Château d’eau du village présente quelques traces de tirs : il a été mitraillé, alors qu’un allemand guettait et mitraillait d’en haut. Une bombe a été lancée dessus, mais n’a pas explosé.
1er arrêt au blockhaus de la côte d’Equemauville _ bien caché, que Sandrine a découvert grâce au Maire d’Equemauville, en amont, et que nous n’avions d’ailleurs jamais aperçu_ que la propriétaire de la maison et du terrain nous a très gentiment laissé visiter, à la lueur d’une lampe-torche. Tout le monde n’était pas rassuré… Les soldats allemands avaient rasé les arbres de la côte, pour tirer sur le port, la Seine, et Le Havre. Le canon fut saboté (sauté au plastic) par la résistance le 23 août 1944, après que les allemands aient tiré au hasard pour faire peur à la population, pendant qu’ils attaquaient en règle l’hôtel de ville.
En dessous, nous apercevons une maison qui fut occupée par la Kommandantur. La mère et le frère du maire, qui avaient un jour bravé l’heure du couvre-feu y avaient étés enfermés en cellule 2 jours. Quand la guerre fut terminée, la maison fut abandonnée ; les gens pensaient qu’y avaient été perpétrées des atrocités, au vu de dessins dits sataniques visibles sur les murs. Puis une légende autour de la maison envahie de ronces prit le pas : elle devint la maison hantée…
En descendant la côte direction Honfleur, nous apercevons à gauche, l’ancienne maison (et stèle qui lui est dédiée) d’Albert Manuel, résistant (avec lequel le père du Maire a fait de la résistance). Le professeur d’anglais à Honfleur fut mobilisé en 1939, fait prisonnier en juin 1940 près de la ligne Maginot. Il s’évade, rejoint Honfleur, et dirige l’Organisation civile et militaire locale (OCM). Il fut arrêté en plein cours par la Gestapo en 1943. Considéré comme un terroriste, il est exécuté à Rouen. Son corps n’a jamais été retrouvé.
HONFLEUR
2e arrêt: l’abri anti-aérien près du Bassin Carnot.
C’était un Luftschutzbunker (abri anti-aérien) pouvant abriter 200 hommes. Construit pour l’armée de l’air en 1941, c’est la Kriegsmarine finalement qui l’utilisera. Il fait l’objet d’un de l’association Honfleur 39/45 : un musée sur les 2 guerres mondiales.
Par chance (et audace !) nous avons abordé des messieurs qui travaillaient à sa rénovation alors que nous passions. Nous fûmes renseignés par Mr Aubert, président de l’association Honfleur 39/45, qui nous invita à visiter l’abri. Une aubaine pour les curieux que nous sommes ! Dans les antres de l’abri, des pièces étonnamment larges, que l’association réhabilite et décore pour les commémorations de la libération de Honfleur, et le futur musée. Merci infiniment à Mr Aubert pour sa passion, ses explications, et son accueil ! Et bon courage pour vos travaux _ avis à la population locale: un coup de mains bénévole serait le bienvenu, si vous êtes partants et avez du temps. merci !)
Non visible, nous ne nous sommes pas approchés blockhaus de la gare, souvenir le + massif de cette ligne « Siegfried » maritime locale.
Direction la route de la plage.
Sandrine nous précise la présence d’un Tobrouk à l’entrée de la jetée. Un Tobrouk pour tourelle de char Renault. On utilisait les tourelles d’anciens chars, installées sur une base dite « Tobrouk ».
La jetée a été bombardée mais l’obus pas explosé.
Au large, on aperçoit très bien Le Havre; l’occasion de rappeler le triste spectacle visible depuis Honfleur: l’Intensification des bombardements sur le Havre et son port qui abrite des hangars à U-boot (sous-marins allmds) fait peur, et rappelle l’éventualité d’un raid sur Honfleur. Les relations correctes avec les occupants allemands, se dégradent à l’automne 1943 avec la rumeur d’un débarquement allié. Les honfleurais subissent les soldats mongols, affamés et violents, placés sous l’autorité allemande.
Le port, si pittoresque et qui fait le succès de la cité, est, pendant l’occupation, laissé à l’abandon par les allemads, et s’envase.
Nous passons devant l’ancien hôpital, où Sandrine nous relate l’histoire de Georgina Knapp, religieuse, qui aida 7 soldats écossais survivants de combats rouennais dès 1940, les cacha pendant 6 mois, leur fournit vêtements et vivres. Dénoncée, elle jure sur la Bible qu’elle ne cache pas d’anglais ( en effet ils sont écossais !). Les allemands repartent bredouilles mais l’arrêtent. Libérée en 1941, elle fut aidée de Marie-Thérèse Turgis, de Vasouy, qui organise leur évacuation avec l’aide de la résistance locale. Ces soldats arrivés sur le sol britannique lancent aux honfleurais de la BBC « Les 7 nains saluent Blanche-Neige »
En passant près du parking de la plage du Butin, coup d’oeil sur le blockhaus qui abrite aujourd’hui des WC publics… !
En route le long de la côte pour les vestiges de la batterie de PENNEDEPIE-VASOUY, à quelques km.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands y ont construit un important réseau de blockhaus, aujourd’hui en grande partie tombés dans la mer à cause de l’érosion des falaises. A Pennedepie, 250 allemands habitaient les bunkers. La batterie de Vasouy et son poste de tir sont du même modèle que celle, réputée, de Longues sur mer. Ce poste, répertorié dans l’artillerie lourde sur les cartes allemandes, était surnommé « le point fort », ses 3 canons portaient à 17 km.
Retour vers Equemauville via la CÔTE DE GRÂCE
3e arrêt.
L’appel de la chapelle Notre-Dame de Grâce, se fait plus fort que tout pour notre petite troupe, qui ne manque pas de visiter, pour la énième fois, la charmante chapelle, qui compte de très nombreux ex-voto en prière à Notre Dame de Grâce pour la protection des marins.
Devant le belvédère qui offre un beau panorama, subsiste un morceau de blockhaus, qu’on confondrait facilement avec un simple bout de roche.
4e et dernier arrêt au MONT JOLI
Nous profitons d’un splendide panorama orienté cette fois-ci vers le pont de Normandie, La Seine, et les toits de Honfleur, et admirons la grande et haute stèle qui y trône, où l’on lit « à Notre-Dame De Grâce, protectrice de nos foyers pendant la bataille de Normandie. »
Un plongeon dans l’histoire aux portes de notre résidence, qui nous donne déjà l’envie de monter une expo sur ce thème à l’automne, avec deux de nos Alains (Alain Pommé et Pauhliac) !
Bonjour
Je crois qu’il y a erreur c’est Marie Therese Turgis qui cacha les 7 Soldats
Voir
Edition France-empire de Jean Albert Sorel 1977.
. The Wartime Exploits of Lt. Col. Richard Broad
Auteur Rex Woods Edition William Kimber.
Je vous remercie
Andre. Morin
bayonnebriard@eastlink.ca
Le titre du livre de Jean Albert Sorel
Memoire d’un Temps de Paris a Honfleur en 70 ans
Edition France-empire 1977
Merci
Andre. Morin
Bonsoir Monsieur,
Merci de vous intéresser à Honfleur, et à nos articles ! Vous êtes résident des Sénioriales ? Auriez-vous un lien avec Honfleur ? Je devine que oui…
Pour vous répondre, j’espère ne pas avoir fait d’erreur dans la retransmission des informations que j’ai collectées auprès de guides de ville, du président de l’association Honfleur 39-45, d’articles de presse, et de recherches sur le net. J’avais donc noté dans l’article ceci: « Libérée en 1941, elle fut aidée de Marie-Thérèse Turgis, de Vasouy, qui organise leur évacuation avec l’aide de la résistance locale. » Je cite donc bien Me Turgis comme l’une des personnes clefs de cette affaire. Quant à savoir si c’est elle qui en 1er les a cachés, je ne le sais. Merci beaucoup pour cette précision et les références que vous nous transmettez. Bien cordialement.
Sandrine