Les courses de tau, appelées courses Marcel MAILHAN, en hommage au célèbre manadier qui en fut le créateur en 1983, se déroulent chaque année à partir de septembre aux arènes des Saintes Maries de la mer et ce mercredi 28 octobre 2009 c’était la finale.
Voici un court extrait du compte rendu de Martine ALIAGA du Midi Libre qui a l’avantage de mieux connaitre le sujet que nous tous (à part Maggie) qui, même avec les explications d’obligeantes voisines, ignorions tout de ces courses, à commencer par le vocabulaire.
« Arènes bondées, temps estival, mercredi dernier, la course finale des tau Marcel-Mailhan organisée par le Parc Naturel régional de Camargue s’est taillé un beau succès. Un succès populaire qui, au fil des années, ne se dément pas pour une course qui n’a pas déçu. Les stagiaires FFCC (raseteurs : Chekade, Gautier, Sanchez , Martin, Favier, Rassir, Alarcon ; tourneurs Martinez, Fouque) ont raseté proprement avec envie et rigueur. Et si les récompenses finales sont décernées à Chekade (1er), Gautier (2) et Favier (3), les félicitations vont à l’ensemble.
Fantasques, agressifs, volontiers fugueurs, parfois distrait, naïfs… Tous ces tau, entre 3 et 5 ans, ont montré à des degrés divers ces traits de caractère. Les plus aptes à participer au jeu ont été distingués : le Lautier, 1er ; 2e le Guillierme, 3e le Fabre-Mailhan.
Alors pour être encore plus savants, voici l’explication du mot
RASETER (Français Régional)
RASETAIRE (Provençal) RAZETAÏRE
Note préliminaire : Ce mot n’existe pas dans la langue française. Il est spécifique au vocabulaire de la course de taureaux provençale, la course à la cocarde, où les taureaux ne meurent jamais à cinq heures de l’après midi.
Précisons tout de suite que le mot raseteur (sans Z) vient du portugais ou de l’espagnol et qu’il ne signifie pas qu’on rase la barbe, mot qui vient du latin rasum, c’est-à-dire raser au rasoir.
Le ras, qui sert de racine à raseteur, signifie davantage joindre, être tout contre, comme rez ou ras de chaussée signifie contre la chaussée ou tout contre la chaussée.
Lou rasetaire ne passe dons pas le rasoir sur la tête du taureau pour lui enlever sa cocarde, mais il le rase de près en se servant d’un peigne ou crochet et en esquivant la charge de l’animal.
C’est dans la charge frontale que lou rasetaire montre son talent le plus acrobatique pér angana la bésti , pour ruser avec elle, la tromper en raclant la cocarde avec son peigne, et l’éviter avant de sauter la barrière.
Donc pas de rasoir pér lou rasetaire, mais un peigne (des crochets) comme celui du cardeur de laine. Et ce cardeur se nomme aussi un rasetaire ce qui n’étonnera personne lorsqu’on sait que la cocarde portée par le taureau est généralement en laine. Il y a donc une logique certaine dans l’homonymie du cardeur de laine et du « torero » provençal. Tous deux sont des rasetaire parce qu’ils passent leur peigne sur la laine.
Il reste donc à se souvenir qu’un rasetaire ne rase pas mais qu’il rasejo . Alors qu’un rasaire est un barbier qui se sert d’un rasadou c’est-à-dire un rasoir.
L’année prochaine si nous retournons aux Saintes, nous ferons un peu moins touristes tout en espérant passer de nouveau une belle journée.
L’article Michelle MARTEAU
Photos de Michelle et Dalila