Découvrez le portrait de Claude, résident aux Senioriales en Ville de Lucé, près de Chartres. Il nous livre une partie de son parcours personnel et professionnel à travers la découverte de nombreux pays.
Que faisiez vous avant de vivre aux Senioriales ?
Je suis parti de France en 1954. Je vivais à Los Angeles avec ma femme. On avait discuté de rentrer en France et je cherchais un petit appartement pour nous installer.
Nous avons donc pris l’avion et des amis nous ont prêté un logement en attendant de trouver quelque chose qui nous convienne. Je pensais déjà que nous pourrions nous installer dans une résidence senior.
Puis, mon épouse est décédée brutalement mais mon projet m’est resté en tête. J’ai fait quelques recherches sur Internet et je suis tombé sur le site des Senioriales. Ce concept correspondait parfaitement à ce que je voulais.
Après avoir vécu dans environ 12 pays différents, je voulais revenir en France. Il n’y a pas de pays comme la France.
Racontez nous pourquoi tant de pays de vie ?
Je me suis toujours promené. Je suis né à Saumur, j’ai connu la guerre qui m’a volé mon adolescence, je voulais être officier de marine mais j’ai finalement fait une école d’ingénieur.
Lors de mon service militaire j’ai été recruté pour étudier la pétrophysique en Hollande, et je me suis engagé dans la Marine.
Mon premier départ devait être pour l’Indochine sur un porte-avion mais la guerre s’est terminée et j’ai été expédié au Koweït pour travailler dans la pétrophysique, une science qui me passionne. C’est l’étude physique de la terre, le noyau, le manteau, la tectonique des plaques, les études géologiques. J’ai utilisé cette science dans mon travail, au service de différentes sociétés, pour trouver du pétrole.
Après le Koweït, j’ai été affecté en Ethiopie par une société américaine. J’étais dans la savane au milieu de nulle part. J’ai passé un an avec des géologues.
En 1956 ma société m’a transféré au Mozambique, en pleine jungle. Nous chassions le gibier, nagions dans l’Océan Indien. C’était une vie de colonie. J’ai vécu la crise du canal de Suez en première ligne. J’étais officier de réserve dans la Marine et j’ai aidé à la surveillance des bateaux américains et russes.
Ma société m’a envoyé ensuite en Sicile. C’est là que j’ai rencontré ma femme suite à un accident de voiture. Elle a changé mon bandage et ce fut le coup de foudre.
En 1958 ma société avait besoin d’un chef de district trilingue à Mogadiscio. J’ai donc navigué entre la Somalie, l’Ethiopie et le Yémen, pour chercher du pétrole et le produire.
Après l’invention des transistors et un bref retour en France pour des cours d’électronique, j’ai été choisi pour former les géologues à l’utilisation de cette nouvelle technique.
J’ai été affecté à l’Ouest Africain. Je naviguais entre le Nigeria, l’Angola et jusqu’au Sénégal.
J’étais constamment en avion, entre l’Afrique et l’Italie où ma fiancée était restée. Nous nous sommes retrouvés au Sahara, elle a fini par me rejoindre, et nous avons vécu trois ans à In Amenas en Algérie. J’ai été impliqué dans le référendum d’indépendance, le climat politique était très tendu. Pour nos déplacements en dehors du camp nous avions besoin de protection de milices, et le chef du FLN local s’en est chargé.
Fin 1964 je suis envoyé à Londres pour créer une division « Mer du Nord » avec plusieurs sociétés de pétrole et démarrer la recherche, mais je dois constamment faire des aller-retour à Bahreïn pour chapeauter les activités du moyen Orient.
Ma femme commençait à en avoir assez de cette vie toujours en avion.
J’ai dû tout de même partir au Canada avec une nouvelle société pour démarrer une nouvelle section de recherche en géophysique et géologie. C’est là bas que j’ai obtenu un doctorat en pétrophysique. Mon équipe et moi nous avions de nouvelles théories géologiques que nous avons défendu lors de conférences mondiales, comme la découverte de la preuve que le champ magnétique terrestre avait changé au cours du temps. Nos découvertes n’ont été annoncées qu’en 1998 !
Grâce à un chasseur de tête, une société de Houston au Texas m’a embauché. J’ai un peu changé de domaine professionnel en me consacrant à l’ingénierie de la céramique et je suis retourné en Afrique et au Moyen Orient pour développer des usines. Puis l’Iran, un retour à Paris, le Nigeria où l’on restera 16 ans. Ma femme dirigeait des œuvres de charité, notamment pour créer des maternités dans l’Ouest Africain.
Qu’est-ce qui vous a fait rentrer en France après tant d’errance et une vie si riche ?
J’ai énormément voyagé, vu des pays, rencontré des dirigeants, vécu des conflits, des situations politiques tendues, j’ai mené une carrière très technique toujours en évolution, ça m’a ouvert l’esprit.
Mais après tant d’années je me suis rendu compte que j’avais toujours été patriote. J’ai vu la France à travers toutes les nationalités que j’ai rencontrées dans ma vie. Personne n’est indifférent à la France. Soit on l’aime, soit on la déteste mais ce qui la caractérise dans le monde, c’est la notion de liberté qu’elle représente.
Je suis rentré parce que je suis chauvin et que j’aime mon pays, que je voulais retrouver mes racines.
Une grande expérience, mais quelque chose dans vos dires me fait douter, surtout quand vous nous parler de petrophysique que vous confondez avec la géophysique et surtout cette histoire de découverte d’inversion du champ magnétique par vous même ! oh quelle histoire