Quelle jolie sortie que cet après-midi d’octobre où Jeanine, Jeanne, Jocelyne, Sophie, Michel, et moi nous sommes rendus à seulement 12 km de là, pour découvrir l’ancienne abbaye de Grestain. Un très joli site où ne restent que quelques vestiges du 11e siècle et beaux bâtiments restaurés. Le propriétaire nous a fait l’honneur d’un accueil personnalisé et nous a même conté l’histoire du site, au travers de ses riches connaissances, chaudement installés dans une superbe salle d’hôtes aux voûtes à croisées d’ogive, et au mur orné d’une superbe tapisserie moyen-âgeuse. Il nous a également fait part d’anecdotes autour du bestiaire liturgique figurant aux angles de l’ancienne châtellerie.
Un site naturel pittoresque où trône une stèle en l’honneur d’Arlette, la mère de Guillaume Le Conquérant, qui y fut enterrée. Découvrez plutôt son histoire (lien ci-dessous)
http://www.abbaye-de-grestain.fr/
Le songe d’Herluin
Herluin de Conteville souffrait d’une maladie de la peau qu’aucun remède ne parvenait à guérir.
« …Il arriva, une certaine nuit, alors qu’il dormait, qu’il vit apparaître la vierge Marie tenant à la main une fleur blanche en forme de branche, en vérité un lis : Elle lui demanda s’il voulait guérir ; Comme il lui répondait que oui : « Va (lui dit-elle) en un lieu nommé Grestain, près d’une source* où se trouve une chapelle qui m’a été jadis consacrée mais que le temps a presque détruite.
Tu la rétabliras et y placeras un clerc qui en desservira l’autel.
Alors, tu guériras… »Peu après, par un autre rêve, Notre Dame lui ordonna de fonder, au même endroit, un couvent de religieux « qui prieraient Dieu nuit et jour. »
C’est ainsi qu’ Herluin, guéri, fonda l’abbaye Notre Dame de Grestain en l’an 1050.
* une source donnant sur un petit bassin en forme de croix latine ! Faute d’archives suffisantes, nous expliquait le propriétaire, il est difficile de connaître la raison de ce phénomène. Sûrement a-t-il été façonné ainsi par l’homme.
Arlette
Arlette était la fille d’un tanneur de Falaise. Lorsque le futur Duc de Normandie, Robert le Magnifique, aperçut la jeune fille lavant du linge dans la rivière, il en tomba éperdument amoureux. Ils avaient seize ans…
Ecoutons le trouvère Benoît de Sainte Maure :
Elle s’avait la color plus fine
Que flors de rose ne d’espine
Ne rien séant, boche e menton
Rien n’eut plus avenant façon
Ne plus bel col, ne plus beaux bras.… et le chroniqueur, Philippe Mouskes, qui vante sa beauté, mais aussi sa bonté :
(Elle)… devint si belle
K’il n’ot dame ne demoisiele
En la tière, de sa biauté
Ne de valeur ne de bonté.Robert l’épousa selon la tradition des Vikings, à la « danesche manere », la manière danoise
Après avoir rallongé un peu mle temps de visite à l’ancienne abbaye de Grestain, nous écourtâmes notre balade, ensuite, à Pont Audemer, où nous nous réchauffâmes d’un bon chocolat chaud tout de même, dans la jolie rue principale.
A charge de revanche: nous reviendrons nous consacrer entièrement à cette charmante ancienne cité riche de son passé portuaire et de tanneries, qu’on appelle « la petite Venise normande »… mais aux beaux jours 😉On reviendra, espérons-le, aussi à l’abbaye, au fil de sa riche saison culturelle et théâtrale.