LA PÊCHE AUX TELLINES ou les AMOURS de TOUNE et de PHILOU.
A la manière de L’ASTREE, roman pastoral.
Philou : » Toune, ma gente amie, que diriez-vous d’aller pêcher les tellines sur la plage de Beauduc ? »
Toune : » Philou, mon tendre damoiseau, s’agit-il bien d’aller à la pêche ou de me conter fleurette ?»
- : Ah, la méchante pensée que voilà, belle damoiselle, de quoi me soupçonnez-vous ? Rassurez-vous, ma mie, nous ne serons pas seuls – hélas-, mais accompagnés de sages vieillards et de respectables matrones. »
- : « En ce cas, je vous suis, mon cher Philou ; allez-vous revêtir le costume que vous portâtes à Saint-Gilles quand nous jouâmes aux boules ? Le justaucorps marin et le chapeau de paille ? »
- : » Que nenni, cette fois ce sera la culotte orange et le chapeau assorti. Prenons vite nos râteaux enrubannés, jolie pastourelle, et partons à la pêche ! »
Un certain temps s’écoule…
- : » Dites-moi, mon doux ami, où sont donc les tellines ? Point n’en vois alentour. »
- : « Elles sont là, toutes fines, effilées comme des amandes, et de nacre couvertes, comme vos yeux, douce amie. »
- : » Même en tirant nos deux râteaux, n’en aurons point assez pour nourrir nos compagnons ! »
- : « Ne vous inquiétez point, ma mie, demain dès l’aube, j’irai en acheter à l’échoppe voisine. En attendant, allons nous reposer sur ces coussins cramoisis. »
- : » Ciel, mon Philou, si Messire Thierry, Varenas de son nom, nous voyait tous les deux mollement alanguis, qu’irait-il imaginer ? »