Un peu d’histoire
Fondée au Xème siècle par l’ordre des bénédictins, Saint-André devient rapidement une des plus importantes abbayes bénédictines de la Provence.
Vers la fin du XIII siècle elle comptait quatre-vingt-dix moines. Peu à peu pourtant, la vie spirituelle de la communauté marque le pas.
Au XVII siècle dans un contexte de Réforme de l’Eglise Catholique Romaine des bâtiments classiques, visibles toujours de nos jours, vont englober l’ancienne abbaye romane et quand éclate la Révolution Française, se dresse en face du Palais des Papes une abbaye imposante, mais occupée par onze moines seulement. L’Abbaye Royale Saint André connaît ses dernières heures : ses biens sont confisqués en 1791 et les moines reçoivent l’ordre de se disperser.
Vendue comme bien national, l’Abbaye sera en grande partie démolie et ses matériaux revendus.
Une renaissance en plusieurs étapes
Il faudra attendre 1916, lorsqu’elle fut rachetée par Gustave FAYET (mort en 1925), déjà propriétaire de l’Abbaye de Fontfroide (Aude) pour que Saint André commence sa renaissance.
Durant l’été 1916, sur l’invitation de Gustave FAYET dont ce n’est pas le lieu de résidence, Elsa KOEBERLé et Génia LIOUBOW s’installent à l’Abbaye Saint André. Elles choisissent de vivre dans le bas de l’Abbaye, malgré la rudesse du lieu — le sol de la pièce est en terre battue — et démarrent un vaste chantier de remise en état des jardins.
Peu à peu de magnifiques jardins en terrasse prennent la place des lieux monastiques démantelés durant la Révolution Française.
Entre les bâtiments du XVII et les vestiges des anciennes églises, s’étalent les parterres de rosiers de Chine, les oliviers centenaires et autres plantes méditerranéennes. Et, au détour d’un sentier longé de cyprès, une vue des plus belles sur la vallée du Rhône et le Palais des Papes.
Ces parcelles de terrain à l’intérieur de l’enceinte fortifiée, ont été classées monument historique le 19 décembre 1947 comme ancienne abbaye Saint-André.[
Après le décès d’Elsa KOEBERLé en 1950, c’est la petite fille de Gustave Fayet, Mlle Roseline BACOU (Inspecteur général des musées nationaux, chargée du Département des arts graphiques au musée du Louvre, à Paris en 1988. Écrivain d’art) qui, avec l’aide des monuments historiques, poursuit le travail de rénovation et d’entretien du site.
C’est Mademoiselle Roseline BACOU, propriétaire des lieux, qui nous a guidé elle même dans la visite des bâtiments du XVIIe siècle qu’elle a fait rénover. Passionnée, didactique, elle nous a fait partager sa ferveur et ses projets durant ces instants avec beaucoup de gentillesse et le désir manifeste de nous faire apprécier le résultat de ses efforts et de ses travaux.
Article et photos Michelle Marteau