Quelle bonne idée, Christian, vous nous avez suggérée là ! La visite technique, en car, du très vaste port industriel du Havre. Faut dire que vous connaissez, en tant qu’ancien responsable chauffeur d’une compagnie qui sillonnait la zone, et qui parcourait ce circuit, guidé et commenté par un agent de l’office de tourisme du Havre.

Vous étiez plusieurs à en profiter, à parcourir non pas seulement port 2000, extension récente, mais toute la zone des bassins du Havre, 1er port de France en termes de trafic de conteneurs (containers) _ 2.5 millions / an_

Nous avons parcouru l’histoire du Havre, du port, de son évolution, découvert son patrimoine technique immense, lié à l’activité portuaire du Havre.

 

Au passage…

… Le beffroi de la cloche des dockers, qui rythmait depuis 1911 leurs journées de travail de 6 h à 23 h. Elle fut remplacée par une sirène en 1962. Le beffroi est un monument classé. Il ne sonne plus mais il est cher au coeur des havrais.

… une résidence étudiante créée avec des conteneurs, en 2010…

… D’anciens docks à café (le Havre était 1er port caféier de France), transformés en galerie marchande… le sémaphore…

… Port Center, lieu d’éducation, d’interprétation et de rencontres permettant à tout public de découvrir le milieu portuaire et industriel dans toute sa diversité > http://lehavreportcenter.com/

… Des infos sur la CMA CGM du Havre, nées des Messageries maritimes et compagnie générale transatlantique au Havre et à Marseille, leader mondial du transport maritime … Sur le commerce triangulaire (le Havre était le 3e port de France), sur l’épatant suivi des bateaux par logiciel AP+, hautement sécurisé et rapide (- de 8 mn) pour les dédouanements… sur la sécurité portuaire…

… Les établissements Caillard (levage) qui se développèrent grâce à l’invention américaine des conteneurs en 1956

… Un établissement associé à d’importants anciens parcs à huîtres, vendus en 1865.

… L’écluse François 1er (en l’honneur de François 1er qui a fondé la ville au XVIe)
1960: le port  conçu au début du siècle, détruit en grande partie pendant la dernière guerre et reconstruit dès 1944, allait être rapidement saturé; un port pétrolier pour grands navires, un terminal méthanier, un poste minéralier, des installations pour la réception des car-ferries ainsi que des quais destinés à la réparation navale y avaient trouvé place. Il fallait envisager une large extension vers l’est, notamment pour accueillir les nouveaux navires porte-conteneurs (source Haropa Port)

… les 2 cheminées d’EDF, hautes de 240 mètres pour envoyer les fumées au plus haut.

…les anciens grands abattoirs de 1893, dont l’entrée est ornée de têtes de boeuf sculptées

… la CIM compagnie industrielle maritime et dépôt pétrolier, installée vers la mer pour évacuer les éléments les + volatiles.

… l’exceptionnel mur écran de 250 m sur 20, qui fut rapidement construit après le drame du 9 décembre 1946 : le paquebot Liberté avait coulé suite à une violente tempête qui lui fit rompre les amarres. Il servit alors à détourner les vents vers le haut et protéger par la même occasion les quais et atelier de réparation se trouvant derrière. où s’amarrait le paquebot France.

Puis nous avons franchi, très exceptionnellement grâce à ce circuit guidé, la porte François Ier, accès à Port 2000, ouvert en 2006), la zone étant gérée par des règles très strictes de sécurité (comme les aéroports) par le code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (code ISPS).
Traversant une zone naturelle protégée, et sur les bords de Seine (nous avons fait nos chauvins, et regardé Honfleur de l’autre côté !) nous sommes arrivés jusqu’à Port 2000
Descendus du car, nous avons admiré ses portiques (pendant que Christian papotait avec le chauffeur, un ancien collègue), et appris sur le fonctionnement de ces monstres de 1 800 t et 48 m de hauteur. D’une capacité de levage de 100 t, ils peuvent opérer sur 22 largeurs de conteneurs et prendre en même temps 2 boîtes de 40 pieds ou 4 boîtes de 20 pieds. Impressionnant.

QUELQUES CHIFFRES (source: site web Haropa)

• 27 km de l’entrée du port aux écluses de Tancarville, 5 km de large
• 10 600 ha de superficie (circonscription terrestre) dont 1/4 à vocation environnementale
• 50% de notre territoire en zone naturelle
• 150 km de route et 200 km de voies ferrées
• 35 km de quais
• 60 liaisons fluviales régulières/semaine
• 100 manoeuvres de ponts et écluses/jour
• 1 150 établissements implantés sur la zone industrialo-portuaire
• Plus d’1 million de m2 d’entrepôts logistiques
• 31 000 emplois portuaires directs et indirects

Un parcours très très enrichissant !