C’est un joyau peu connu dans notre région, une découverte inattendue qui mérite toute notre attention. Outre la beauté et la singularité des lieux, cet endroit est empreint d’un calme presque mystique, en rêvant un, on peut imaginer, la vie monastique semblable
Je recommande fortement cette visite, si vous avez de la chance, vous y trouverez un septuagénaire passionnant ayant participé aux fouilles, il vous fera une visite guidée des plus enrichissante.
Depuis le parking surveillé, un chemin vous emmène à travers la garrigue méditerranéenne jusqu ’au sommet de la colline calcaire.
Vers la fin du Ve siècle, des ermites, peut-être disciples de Saint Roman (fondateur de monastères dans le Jura, mort en 460), s’installent sur ce rocher et deviennent de plus en plus nombreux au fil du temps.
Au VIIe ou VIIIe siècle, cette communauté qui vivait un style de vie monastique oriental dans la lignée des Pères du Désert d’Egypte, adopte la règle de saint Benoît et devient abbaye bénédictine. Sa filiation spirituelle avec les anachorètes (moines ermites) et moines de l’orient chrétien et son aspect primitif évoquent les monastères d’Egypte ou de Cappadoce, les ermitages et les laures (établissement monastique pour une vie d’ermite) de Palestine.
Les moines agrandissent au fur et à mesure les cavités naturelles pour y installer chapelles et cellules, citernes et celliers, vestiges de la vie monastique troglodytique.
Au XIVe siècle, l’abbaye est fortifiée puis un studium, collège d’adolescents, est installé par le pape d’Avignon Urbain V pour y dispenser une instruction à des jeunes gens, pauvres ou riches, doués pour les études.
Au fil de l’histoire :
En 1538, Psalmody se sécularise en collège de chanoines installé dans Aigues-Mortes. Les moines quittent Saint-Roman qui est vendue à un particulier. Celui-ci remplace certaines constructions monastiques de la terrasse par un petit château (voir tableau ci-dessus – fin 18e siècle). Transmis dans plusieurs familles de la région, il finit par être démantelé par un de ses derniers propriétaires.
Le site reste longtemps à l’abandon. La Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire entreprend des fouilles et des déblaiements à partir des années 60. La commune de Beaucaire devenue propriétaire en 1988, obtient le classement Monument Historique en 1991, ce qui permettra d’entamer des travaux de consolidation et de mise en sécurité, prélude à une future restauration.