« Gérard Schlosser, quelle histoire », une exposition au Suquet des Art(liste)s, récent haut-lieu de l’art contemporain à Cannes, qui nous a conquis. Cet artiste Lillois de 89 ans est le peintre de l’intime, du bonheur fragile. Au départ, c’est une photographie en noir et blanc, puis plusieurs autres avec lesquelles il fait un photomontage pour enfin découper un détail, une scène dans la scène. Et lorsque son oeil est satisfait, il peint ce détail sur une grande toile sablée et lui donne les couleurs. Nous sommes sous le charme du réalisme et du sens du détail de ces oeuvres.
Un espace sur fond rouge derrière un rideau de même couleur sera la « partie réservée à un public averti » car l’oeuvre de Gérard Schlosser est très souvent empreinte de sensualité, sans rien de choquant néanmoins. En accentuant par l’absurde ce doute que la nudité et la sensualité peuvent être obscènes, les commissaires de l’exposition ont voulu rendre hommage à la liberté d’un artiste qui interroge notre contemporanéité puritaine, à la peinture même qui défie la censure siècle après siècle.
L’originalité du lieu d’exposition apporte aussi un petit plus. Il s’agit en effet de l’ancienne morgue de la ville de Cannes. Nous vous rassurons, cette activité y a cessé depuis plus de 65 ans. Le bâtiment se trouve au coeur du Suquet, le quartier historique de Cannes qui domine la ville. Il est très agréable de s’y promener et de là-haut la vue est magnifique.