LE CONFINEMENT DANS LA RÉSERVE.A VOL D’OISEAU.
La buse aux larges ailes noires déployées survolait la prairie où 6 ou 8 vieilles dames se démenaient chaque matin. Elle se demandait si elle pouvait y trouver de quoi manger. Mais, à vrai dire, il ne s’agissait pas de charogne, ce qui aurait été pour elle un morceau de choix. Aussi, d’un virement d’ailes, notre buse partit-elle plus loin, en quête de rongeurs, de reptiles ou de petits oiseaux. Une chère (chair ?) plus fraîche , en somme, que ces bonnes mamies.
SOUS LA TERRE.
Maître Crapaud, dans son trou bien caché,
Coassait à loisir en ce matin de Mai.
Mais voilà qu’un grand vol de joyeuses mémés
Envahit son domaine, en le laissant tout coi.
Eh quoi, protesta-t-il, vont-elles faire la loi ?
Et elles de papoter, et lui de coasser !
On ne s’entendait plus, il fallait réagir.
Et Marie-Jo, la prof, d’une poigne intrépide,
Frappa alors la grille, et occit le stupide.
DANS LES CHEMINS.
Quatre chiens s’ébattaient entre les villas chaque soir, à l’heure des applaudissements. Il y avait le mâle tout blanc, tout frisé, Asco de son prénom, et trois femelles nullement effarouchées, Ortie l’élégante, Chanel l’attaquante, et Iggy Pop la patiente. Ce qu’ils pouvaient gambader, ces chiens, tandis que leurs propriétaires, sous couleur d’applaudir, bavardaient à loisir, heureux de se retrouver et de converser à la fin d’une journée de confinement. Mais quand cela cessa le 11 Mai, qui fut bien marri de ne plus pouvoir se rencontrer ? Ce furent nos quatre chiens !