8 mars 2012
Hobby – Passion Raymonde s’adonne à la peinture sur soie.
Véritable travail d’art, minutieux et sans concession, la peinture sur soie sait récompenser ses adeptes par des œuvres dont l’éclat rend hommage à leur patience et à leur créativité.
Les foulards sont les cadeaux les plus prisés. Véritables messages d’amitié c’est une part de la personnalité de leur créatrice que l’on porte ainsi au plus près de soi.
Par contre il existe bien d’autres possibilités de création, depuis les tableaux en passant par des abat-jours, des vêtements, des bijoux, de la mosaïque, des coussins … Il y a le choix !
Notre sympathique voisine a testé un grand nombre de ces supports pour finalement revenir aux foulards. Elle en a créé en grand nombre et les a tous donné à sa famille, à ses amies.
Si aujourd’hui elle se sent moins motivée pour créer de nouvelles pièces, compte tenu de ses problèmes de dos, elle garde du temps libre pour son hobby en adaptant son rythme de travail à sa santé.
Car toute nouvelle pièce recèle tant de promesses à venir
Née à Aulnay sous Bois, vers la gare, dans un département que l’on n’appelait pas encore le neuf-trois, Raymonde fait partie de ces femmes qui semblaient prédestinées à une vie de dur labeur.
Elle a commencé à travailler à 14 ans comme trieuse de peaux de fourrure Faubourg Poissonnière à Paris. Métier pénible où il fallait rester debout toute la journée. Son dynamisme et son goût du travail lui promettaient une évolution rapide, dans un premier temps vers l’assemblage de ces peaux, mais l’attitude trop entreprenante de son patron lui a fait quitter rapidement cette première place. Réfugiée chez sa sœur, celle-ci l’a fait entrer aux Laboratoires Peters à Aubervilliers (fabrication de caoutchouc médical et de ligatures). Elle y est restée 40 ans.
Là, Raymonde a commencé sa carrière comme soudeuse de tubes de verre (travail payé à la pièce) pour la terminer à la Direction comme Responsable de toutes les fabrications.
A son départ à la retraite, son remplaçant sortait des Arts et Métiers : Belle reconnaissance de ses compétences.
Un parcours professionnel qui a évolué avec le développement du laboratoire créé en 1926 et qui a atteint aujourd’hui une dimension internationale en intégrant le groupe SOFILAB.
Raymonde, comment avez-vous eu l’idée de venir vous installer aux Sénioriales ?
« Lorsque je suis partie à la retraite en 1997, mon mari était malade. Nous avions une grande maison et plus de 2.500 m2 de terrain. C’était beaucoup trop lourd d’entretien. J’ai vu une publicité pour les Sénioriales à la télévision et j’ai pensé que le concept devrait nous convenir. J’ai pris contact avec le commercial, je l’ai rencontré chez ma fille, nous avons visité Rochefort et j’ai choisi cette maison, où nous avons emménagé il y a 5 ans, car elle n’avait pas de vis-à-vis. C’était beaucoup plus tranquille pour mon mari. »
Et cette passion de la peinture sur soie, comment vous est-elle venue ?
« A la retraite, je travaillais le matin dans ma maison et je partais l’après midi à Lisieux ou j’avais intégré une association ‘Echange du Savoir’. J’y ai appris la peinture sur bois et sur soie. Parallèlement je faisais partie de l’association AVF ‘Accueil des villes Françaises’. Cela faisait beaucoup d’occupations. »
Comment avez-vous commencé cette activité ?
« Avec un professeur par des foulards ourlés. Je choisissais mon dessin dans une revue spécialisée qui comprenait des patrons à décalquer. Je reportais ce dessin à la gutta sur le tissu. La gutta est une substance tirée du latex, différente du caoutchouc en ce qu’elle n’est ni élastique ni extensible, bien qu’elle soit douée de flexibilité. Elle délimite la peinture en l’isolant.
Ensuite je remplissais le dessin avec la peinture que j’étalais avec un coton tige ou un petit pinceau. Je procède toujours ainsi.
Il faut tester ses couleurs avant de les disposer parce que l’on ne peut pas gommer.
Mais avant la composition proprement dite, il faut tendre la soie sur un cadre en la maintenant avec des punaises à 3 pointes (punaises d’architecte qui ne déchirent pas la soie). On commence par 4 punaises dans les angles puis on punaise les milieux des côtés face à face et on termine en posant des punaises tous les 4 cm environ. Il ne faut pas que la soie plisse. »
Lorsque le foulard est entièrement peint, comment fixe-t-on la couleur ?
« A la cocotte minute, tout au moins dans le panier. Il faut mettre un verre d’eau dans la cocotte. On dispose le foulard sur une grande feuille de papier kraft et on le roule bien à plat. Ensuite on referme les deux extrémités en les scotchant afin que la vapeur ne pénètre pas.
10 mn de cuisson à partir de la mise en rotation de la soupape. Lorsque la vapeur est retombée on déplie le foulard, on le lave au savon de Marseille et on n’oublie pas le vinaigre dans la dernière eau de rinçage. Le foulard se repasse humide. »
Raymonde a bien essayé de transmettre son hobby et son savoir dans le cadre des Sénioriales mais ses élèves étaient trop occupées pour apporter toute la concentration et la constance nécessaires à leur progression.
Qu’importe, avec deux enfants, trois petits enfants et toutes ses amies, elle a toujours beaucoup d’occupations et beaucoup de monde à gâter.
j’admire votre travail, j’ai fais de la peinture sur soie pendant quelques années
et j’aime ce travail , si vous avez des conseils j’aimerai en profiter car en Belgique on ne pratique plus ce merveilleux travail. Plus beaucoup de place où trouver de la soie ni de place pour la fixation, que je n’ai jamais pratiquer moi même. Merci d’avance pour vos conseils et bonne continuation.